Un forum est un espace d’échanges, de réflexion et de propositions.
J’espère de ce point de vue que l’objectif du Forum organisé du 11 au 13 août 2010 à Yaoundé a été d’amener la diaspora camerounaise à participer de manière plus significative au développement économique et social de notre pays, Il s’agira à travers lui de renverser la tendance et faire du camerounais de l’extérieur un acteur dynamique du développement en passant d’une migration de subsistance à une migration d’accumulation et de développement. L’Etat devrait mettre en place un programme de valorisation de l’investissement des Camerounais de l’extérieur visant à faire d’eux à travers leur propre implication de véritables investisseurs,
J’ose espérer qu’il naîtra des travaux de l’atelier qui a étudié les propositions au plan institutionnel la création d’un Ministère en charge des Camerounais de l’extérieur pour rendre plus efficace le suivi des résolutions prises à l’issue du forum. Les transferts financiers de la diaspora Camerounaise vers le pays représentent de nos jours une importante et croissante part dans le revenu national. A défaut de statistiques officielles sur le volume annuel de ces transferts, ces flux financiers ne viennent pas seulement des pays occidentaux, ils viennent aussi de l’Asie et des pays Africains. Il faudrait se référer sur les cas Maliens et Sénégalais, deux pays qui ont en commun les mêmes caractéristiques et histoires migratoires et qui sont précurseurs en la matière en Afrique, ils ont su valoriser et intégrer l’apport des richesses drainées par la diaspora dans leurs économies respectives.
Dans un rapport conjoint de la Banque africaine de développement et du ministère français de l’économie, des finances et de l’emploi, paru en janvier 2008, 449 millions d’euros auraient été transférés de la France vers le Sénégal, soit 19 % du produit intérieur brut et 218 % de l’aide publique au développement. Le Mali aurait reçu 295 millions d’euros, 11 % du PIB, et 79 % de l’APD. En ajoutant les transferts provenant de l’Amérique du nord, de l’Asie et des pays d’Afrique, on peut affirmer sans se tromper que le Mali et le Sénégal reçoivent chaque année environ 2 milliards de dollars. On trouve des exemples plus conséquents dans la diaspora de l’Inde, de l’Indonésie, de la Chine, de la Malaisie qui contribue largement à la promotion économique de ces pays.
Encore faut-il que nos frères de l’intérieur du Cameroun nous permettent de participer pleinement au développement économique et social du pays et que les différentes initiatives ne soient entravées par les nombreux écueils qui minent le quotidien de certains de nos compatriotes partisans de l’enrichissement facile. L’arbre ne doit pas cacher la forêt, car beaucoup d’obstacles freinent la dynamique de l’investissement des Camerounais de l’Extérieur dont entre autres la corruption et les tracasseries administratives. Il est regrettable que le mauvais exemple vienne d’en haut !